Premier pas en Clavinia (pv Morrigan)[fini]

Le voyage avait été long et quelque peu pénible, mais enfin, Méric voyait la terre au loin. Les marins sur le bateau s'activaient pour manœuvrer le navire vers le port.

Le jeune homme avait éprouvé quelque difficulté pour se rendre en Clavinia. Tout d'abord, il n'y avait pas vraiment de bateau qui partait du continent pour allez sur l'île des pirates... Aussi il dut prendre un bateau pour une île toute petite afin de prendre un navire un peu moins recommandable (et plutôt cher du coup) pour se diriger vers sa destination. Au moins le mal de mer avait fini par s'estomper. Méric curieux comme à son habitude s'amusait à regarder les marins allez et venir d'un pas sûr, apprenant le plus qu'il pouvait les nœuds et les termes d'un navire. Il se dit que se pourrait être utile de savoir tout ça sur Clavinia.

Méric soupira et se retourna pour s'appuyer sur le bord du bateau. Sans l'appui du meilleur ami de son père jamais il n'aurait pus partir, n'y jamais se faire vengeance. S'il était resté l'affaire des meurtre aurait suscité bien des racontars et de la pitié pour le jeune homme, mais rien n'aurait avancé et ce serait tombé dans l'oubli. Le jeune homme ne voulait pas de la pitié des autres et jamais cette chose ne pourrait tomber dans l'oublie. Les images d'Ésile tombant au sol, le regard implorant, le hanterait pour toujours. L'ordre... Ici il serait à même de faire plier ces assassins... Bien qu'il ne savait pas vraiment ce qu'il cherchait pour le moment...

Une heure plus tard il mit pied-à-terre observant le port de Clavinia pour la première fois. Il s'avança, non sans avoir fait un signe de main au capitaine qui lui sourit en le remerciant de loin. Méric lui avait donné un petit remède contre ses mots de tête récurant ce qui lui avait permis de payer son passage un peu moins cher.

Un coup de vent se prit dans sa cape blanche donnant l'impression que l'aigle dans son dos volait vraiment. Méric eu une pensée qui le fit sourire : le vent de la liberté.

Morrigan était contente. Contente d'elle d'abord et ce n'était pas la moindre des choses. Car être content de soi était important pour se sentir bien dans sa peau et dans sa tête. Contente de son magasin qui ressemblait enfin à ce qu'elle espérait. Contente enfin car aujourd'hui, elle recevait une grosse cargaison de la part de ses parents.

La blonde avançait avec gaieté dans les rues de Clavinia, guidée par le vent marin qui lui faisait voler les cheveux autour de son visage charmant. Ses robes noires étaient loin de trahir son état d'esprit du moment. Elle descendait au port et elle avait une envie furieuse de chanter. Elle s'en retint rapidement car lorsque les premières notes sortirent de sa gorge, elle sentit les regards d'un ou deux passants se poser sur elle avec curiosité. Elle se mordit la lèvre sans se départir de son sourire et continua donc son cheminement en ne chantonnant que dans sa tête.

Lorsqu'elle arriva enfin aux quais, elle fit la moue. Elle avait oublié que le port était assez grand et qu'elle n'avait pas la moindre information sur le bateau qu'elle devait chercher. Le soucis avec le courrier qu'elle avait reçu... c'est qu'elle l'avait laissé dans son petit chez elle avant de partir. Forcement... Toute à son impatience de découvrir les trésors envoyés par ses parents, elle avait oublié l'essentiel : retenir le nom du bateau qui se chargeait du transport.

Elle vit alors un homme qui descendait tout juste d'un des navires amarrés. Il avait une cape blanche et des cheveux aussi noirs que sa tenue à elle. Elle s'en approcha immédiatement, venant se placer devant lui pour être sure qu'il ne la snobe pas immédiatement.

"Bonjour ! Vous venez d'arriver ? Ça vous embête si je vous pose une question bête ? " demanda-t-elle avec un grand sourire.
Mais n'attendant pas qu'il ait le temps de répondre, la blonde continua : " Sauriez-vous si ce bateau dont vous venez transporte des caisses de tissus et vêtements ? "

À peine descendu du bateau Méric fut accoster par une jolie dame blonde qui lui bloqua tout bonnement le passage en souriant. Méric ne pus que répondre à ce sourire de la même manière. Il lui sourit aussi.

"Bonjour ! Vous venez d'arriver ? Ça vous embête si je vous pose une question bête ? Sauriez-vous si ce bateau dont vous venez transporte des caisses de tissus et vêtements ? "

Le jeune homme haussa un sourcil en faisant un petit sourire en coin à la dame.

'' Ça fait beaucoup de questions et très peu de présentation je trouve. Mais pour tous vous dire, oui je viens d'arriver, non ça ne m'embête pas et non je ne le sais pas. Par-contre nous pouvons très bien allez voir le capitaine et le lui demander. Et pour finir en beauté...'' Il prit la main de la femme en souriant et lui fit un baise-main avec étiquette. '' ... je me nomme Méric Delatour pour vous servir... Et vous êtes..?

Il interpella le capitaine en souriant et regarda la femme.

''Il m'en doit une... Venez.''

Méric entraîna la femme à sa suite remontant sur le pont, faisant un signe de tête à plusieurs matelots qui lui répondirent en souriant. Il avait été plutôt populaire auprès des membre de l'équipage ne serait-ce que pour les histoires rocambolesques que Méric s'amusait à raconter une fois la nuit tombée. Il y avait dans les mouvements de Méric une certaine grâce qui trahissait son éducation. Certain marin portèrent un regard soutenu sur la femme.

Méric rit un peu avant d'arriver près du capitaine.

'' ...le voyage a été long pour eux aussi faut croire...''

Depuis quand on se présentait systématiquement quand on s'adressait à quelqu'un pour un renseignement ? Morrigan ouvrit de grands yeux ronds quand l'inconnu lui fit cette réflexion. Elle avait du rater des cours à l'école ; d'accord elle en avait raté beaucoup mais ceux sur la politesse étaient mieux dispensés par sa mère. Et elle lui avait plutôt appris à ne pas dire bonjour à des inconnus.

La blonde fut déçue que l'inconnu ne sache pas la renseigner mais il semblait près à lui donner un coup de main. Tous les gens étaient-ils comme ça ici ? Oui, c'était vrai, il venait d'arriver disait-il. Donc ce n'était pas juste les gens d'ici. Peut-être l'air bonifiant de la ville alors, s'interrogea-t-elle.

"Qu'est-ce que vous avez tous avec les baises-main ? " demanda-t-elle tout de go, toujours aussi surprise de cette pratique. Ça ne se faisait pas chez elle. Surtout pas avec des filles de sa naissance. Enfin, c'était bizarre mais elle finirait bien par s'y faire... comme du reste des surprises que lui réservait Clavinia.
" Commerçante Carter. Enchantée de vous rencontrer monsieur Delatour et merci d'avance pour votre aide. " Professionnelle jusqu'au bout des ongles. Une fois de temps en temps, ça compensait bien ses questions et remarques spontanées... qui étaient tout sauf professionnelles.

Il n'empêchait qu'elle était ravie que Méric veuille bien lui présenter le capitaine pour qu'elle lui pose directement la question sur sa cargaison. Elle ne comprit pas le "il m'en doit une" mais entendit très bien le "venez".
Elle lui emboita donc le pas. Les marins s'intéressèrent à sa petite personne et elle leur répondit à tous avec un sourire.

"Si vous avez besoin de rapiécer quoi que ce soit, venez me trouver à la Mode Carter. Je pourrais même vous faire des prix si vous ramenez des copains avec vous. " leur glissa-t-elle en passant près d'eux. Non, non, elle perdait pas le nord.
" Cela vaut pour vous également Capitaine. Surtout si vous pouvez me renseigner. " Non elle ne le perdait jaamais ! Et elle ne quittait pas plus son adorable sourire. "Est-ce que par le plus grand des hasards, j'aurais de la chance... et ma cargaison se trouverait dans votre cale ? Au nom de Carter ? De grands malles bien lourdes... "

Elle croisait les doigts dans son dos, penchant la tête sur le côté.

Spoiler:

Méric regarda évoluer la femme sur le bateau, souriante et vendeuse jusqu'au bout des doigts. Il sourit en regardant le capitaine.

''Carter vous dites? …''

Le gros bonhomme regarda dans ses registres et parut presque déçu. Il fit un signe négatif de la tête.

'' Je n'ai rien à ce nom... C'est du tissu que vous attendiez? Parce que si c'est le cas je peux vous dire que j'ai un ami qui s'occupe souvent de ce genre de marchandise. Il est au quai numéro 3 de mémoire. Il devait arriver aujourd'hui aussi.''

Méric fit merci de la tête et redescendit sur les quais, non sans redire au revoir à tout ceux qui le croisait. Redescendu, il attendit Mme Carter en souriant et en lui tendant une main pour l'aider a mettre pied a terre.

'' Si je puis me permettre madame, puis-je vous proposer mon aide? Vous sembliez dire qu'elle étaient grosses et lourdes, ces malles. De plus ça me permettra de découvrir les environs avec une dame de la place.''

Méric eu un petit sourire en attendant la réponse de la femme.

(H.R.P. Désolé a mon tour je n'ai pas écrit beaucoup mais je ne voulait pas allez trop loin et faire agir ton perso contre ta volonté ^^)

" Oh... "
Sa première déception passée, Morrigan reprit son sourire dès que le capitaine lui dit qu'il connaissait probablement le navire qui contenait sa cargaison.
" Quai n°3 ? Je vous remercie Capitaine. Vous me faites gagner du temps ; vous aurez donc droit à votre petit rabais, je m'en souviendrais. " lui signifia-t-elle avec un clin d’œil.

Puis accompagnée de Delatour, la blonde redescendit du navire. Cet acte lui rappela son arrivée quelques petites semaines plus tôt. Il s'en était passé des choses depuis. Elle n'avait pas eu le temps de s'ennuyer.
" Avec plaisir ! Par contre, c'est mademoiselle encore. " minauda-t-elle. Madame Carter, c'était sa mère ou pire sa grand-mère. Elle avait le temps pour ça. Sa jeunesse, elle comptait la garder longtemps. Et son indépendance tout juste acquise également.
" Je ne suis pas ici depuis longtemps ; je serais donc un guide un peu incompétent, mais j'essayerais." répondit-elle avec entrain.

Ils se dirigèrent vers le troisième quai ; Morrigan ne comptait pas utiliser ce temps pour rester silencieuse. C'était un bon moment pour faire connaissance, mettant de côté légèrement ses propres affaires.
Levant ses jupes pour parcourir ce port pas toujours très propre, ses talons frappaient les planches de bois en rythme.
" Dites-moi donc monsieur. Qu'est-ce qui vous amène à Clavinia ? "

Marchant au côté de la dame, Méric observait le port et la vie qui s'épanouissait en son sien. Des marchands de poissons d'un côté, des marins de l'autre sans oublier les tavernes ou les rires fusaient haut et fort. Mais ce qui l'impressionnait le plus c'était les immenses bateaux pirate qui brillait de par leurs présences écrasante. Il observait l'un de ces mastodonte quand la blonde lui posa une question.

''Ce que je fais ici... Je viens chercher une... liberté d'action... C'est dur de mettre des mots sur ce que je ressens en fait... J'ai quitté le continent parce que je cherche... quelque chose... Je recommence ma vie...''

Le regard de Méric s'assombrit peu à peu, perdu dans les vagues de souvenir qui sont loin d'être agréable. Pourtant, ce regard ne résista pas longtemps et le sourire du jeune homme reprit le dessus.

''... Désolé ... Et vous? Mademoiselle Carter qu'est ce qui vous a fait venir ici? J'ai cru comprendre que vous étiez nouvelle aussi?''

Le vent marin apporta un peu de réconfort a Méric qui se remit à admirer les alentours de son nouveau chez lui. Il aida la jeune fille à passer par-dessus une flaque d'eau en lui donnant la main. Bien que ce ne fut pas aussi propre que là où il habitait, il était déjà fortement attaché à ce lieu qui devenait son nouveau départ. Les odeurs, les saletés et les bruits créaient une belle ambiance de liberté.

(H.R.P. désolé j'ai eu un gros problème d'internet... J'ai dut faire venir un technicien pour me régler ça... je devrais répondre plus vite maintenant ^^)

"Liberté ? Il parait que c'est le grand mot de tout le monde ou presque ici. Cela dit c'est un peu pour ça que je suis venue également. Mais pour moi, je dirais plutôt indépendance. Petite Carter est devenue grande ! " dit-elle en insistant bien sur le mot "indépendance".
" Bon j'ai fait un long voyage et je suis loin des miens... Ils ne m'ont rien fait et je les adore. Mais il faut prendre son envol un jour. Et comme je suis pas pressée de me marier et de pondre des gamins, j'ai choisi l'aventure d'une vie toute seule !"

Morrigan n'était pas mélancolique lorsqu'elle disait ces mots. Au contraire, elle semblait transpirée la joie de vivre. Oui sa famille lui manquait mais ses parents lui avaient appris beaucoup de choses pour qu'elle se débrouille seule, sans être au crochet d'un homme et de ses besoins. L'avantage d'appartenir à une classe de métier qui mettait la réussite personnelle des femmes à un autre plan que celui de faire des enfants et de les élever. Avec la mère qu'elle avait, elle avait un bien mauvais modèle de la bonne épouse et de la bonne mère de famille.

" Oh, faut m'arrêter si je parle trop ou si je vous embête. Je suis terriblement excitée par cette journée. Cela dit vous devez être content d'être arrivé également ?! Vous savez ce que vous allez faire ? ou vous allez dormir tout ça ? "

La blonde s'arrêta soudain de parler et posa, tout aussi soudainement et légèrement brusquement, ses mains à plat sur sa bouche. Elle entrouvrit quelques doigts pour terminer : " Vous voyez je continue... Désolée... "

Méric rit un peu puis sourit à la ''grande Carter''.

''Vous ne me dérangée pas le moins du monde! En fait ça me permet de relaxer un peu et d'assimiler le fais que je suis totalement perdu dans un endroit que je ne connais pas. En fait moi non plus je n'ai rien à redire contre ma famille ni même mes amis là-bas mais... je devais partir pour régler des choses. Ma pauvre mère doit être morte inquiétude et mon père doit user de toutes ses ressources pour me retrouver. Je suis partie sans avertir après... des circonstances qui ne m'ont pas laissé le choix. Non pas que je devais absolument venir ici mais, je n'ai pas su où allez d'autre... tien moi aussi je parle beaucoup maintenant...''

Il sourit à la femme et continua à se créer des repères visuels pour se retrouver plus tard. Pour le moment par-contre cette rencontre lui faisait du bien. La jeune femme avait une bonne humeur contagieuse et elle le faisait sourire. Quand elle lui demanda ce qu'il voulait faire et où il allait dormir il se mit à rire. Reprenant son souffle il sourit à la dame.

''Désolé... en fait je ris parce que je n'en ai aucune idée... j'avais pour but de venir ici... ensuite je n'avais rien prévus. Par-contre, regarder ses grands bateaux me donne envie d'y monter et pour ce qui est du logis... Vous ne connaîtriez pas une bonne auberge ou une bonne place pour dormir? Vous devez me trouver un peu tête en l'aire n'est-ce pas? Je ne le suis pas normalement mais... bref... Sinon vous vendez quoi dans votre magasin mademoiselle?''

Le changement de sujet avait été flagrant mais, Méric fut sauvé par la cloche... Ils arrivèrent devant une pancarte qui annonçait le quai numéro trois. Là un grand bateau venait tous juste d'arriver au port. Méric eu un petit soupir puis ils prirent le chemin vers le dit bateau.

'' Décidément la vie sur un bateau m'intéresse beaucoup...''

"Les courriers passent très bien. Il ne faut juste pas être pressé vu la route qu'ils doivent parcourir pour arriver jusqu'ici. Je suis sure que vous pourrez rassurer vos parents tout en brouillant les pistes pour qu'ils vous laissent tranquilles. "
Comment aurait-elle su sinon qu'une cargaison devait arriver pour elle à cette date ? Et dans quel bateau ? D'accord, elle avait oublié le nom du bateau mais elle était persuadée que c'était aujourd'hui.
Le nouveau arrivant s'excusa alors de trop parler. Et la blonde se contenta de secouer la main, l'air de dire "c'est rien, c'est rien".
"En tout cas, j'espère que vous vous plairez ici. Il y a quelques trucs déroutants ou très bizarres, ça dépend des points de vue, mais on s'y habitue. "

Morrigan pencha légèrement la tête sur le côté quand Méric se mit à franchement rire. Avait-elle dit quelque chose de drôle sans s'en rendre compte ? Avait-il surpris une scénette rigolote qu'elle avait elle-même loupé ?
Il s'expliqua alors et elle poussa un léger soupir de soulagement. Elle n'y était pour rien, c'était déjà ça. Elle se mit à grimacer légèrement, se mordant la lèvre, tandis qu'elle réfléchissait à ce qu'elle pourrait lui proposer pour dormir.

"Je ne suis pas arrivée mieux avertie que vous. Et c'est pas peu de le dire ! Mais... " Elle s'arrêta soudain, découvrant le numéro 3 inscrit sur un petit panneau de bois rongé par le temps. " Ah on est arrivé !!
Morrigan trépignait, passant d'un pied à l'autre tandis que le navire achevait sa manœuvre. Mais elle n'en oublia pas de faire la conversation. Quand même, elle n'était pas malpolie.

" Vraiment, vous vous voyez bien devenir marin ? Une envie de repartir à peine arrivé ? C'est vrai qu'ils sont impressionnants. Mais moi je suis bien mieux sur le plancher des vaches. " rit-elle.
Une fois le bateau à quai, ils se dirigèrent vers la rambarde de bois que les matelots avaient lancé par dessus le bastingage pour descendre.
" S'ils ont bien ma marchandise, vous allez voir ce que je vends. "

Elle s'adressa avec naturel et un immense sourire relevant ses pommettes pleines de taches de rousseur à un des gars qui mettaient pied à terre. Celui-ci accepta bien volontiers de la conduire au capitaine afin qu'elle exposa sa demande.

Spoiler:

Méric haussa un sourcil. Des choses étranges? Ils montèrent alors dans le bateau pour allez parler au capitaine. Méric prit les devant pour parler au capitaine.

'' Bonjour capitaine. Nous sommes envoyés pas le capitaine Roland qui vous envoie ses salutations. Il nous a indiqué que vous auriez possiblement une importante cargaison pour mademoiselle Carter.''

Le capitaine, un grand bonhomme massif et musclé comme pas un, sourit au nom de son ami ce qui étira le petit tatouage qu'il portait sur la joue droite. Il sortie lui aussi des feuilles et les regarda tranquillement.

''Ha! Comment va ce vieux loup de mer?...Carter...Carter...Ha oui! J'ai de grosses malles pour vous!''

Méric sourit au capitaine et à la femme près de lui. Le capitaine lui souriait aussi mais beaucoup plus à la blonde qu'à lui. C'était compréhensible faut dire.

'' Bien merci monsieur. Vous avez tout de même une chance inouï aujourd'hui madame Carter. Je vous aiderai à les transporter jusqu'à votre magasin. Ainsi je pourrai savoir où se trouve le meilleur magasin de toute l'île.''

Méric sourit à la dame encore une fois. Le capitaine cria a deux de ses hommes de descendre allez chercher les malles.

L'avantage avec les marins c'était qu'ils se connaissaient tous ; aussi si on avait le nom ou la recommandation d'un confrère qu'ils aimaient bien, il y avait largement moyen de s'entendre avec eux. Il ne fallut pas plus au capitaine que le nom d'un de ses amis pour qu'il lui déroule le tapis rouge. Grâce à Méric et à ses affinités avec celui qui avait assuré son arrivée à bon port, Morrigan avait progressé plus vite qu'elle n'aurait espéré. Elle lui adressa un grand sourire de remerciement.

" Je vous remercie Capitaine. J'espère que j'aurais encore à faire à vous à l'avenir ; ça m'évitera de courir le port. "
Elle signa le registre, s'appliquant à l'écriture de son nom alors qu'elle ne désirait qu'une chose en cet instant : sauter de joie.

" Combien je vous dois pour le transport ? " commença-t-elle en retroussant déjà sa jupe sur sa droite. Elle dévoilait sans pudeur des bas légers couvrant ses jambes fines. A mi-cuisse, elle portait ce qui semblait être une jarretière mais qui s'avéra être le lacet d'une petite bourse en cuir noir. Elle le défit et laissa retomber le large tissu. Elle rajusta sa jupe d'une main distraite, tout en soupesant le contenu de son porte-monnaie. Elle avait essayé de prévoir le montant demandé, histoire de ne pas se promener avec trop de liquidités sur elle.

" Il devrait y avoir ce qu'il faut. "dit-elle en étendant le contenu sur la table du capitaine. Elle rangea la bourse vide dans son décolleté tout en continuant :" Si y a de trop, vous donnerez aux gars qui nous aideront à ramener ça chez moi. S'il y a au moins deux malles comme je l'attends, je suis sure que des bras supplémentaires ne seraient pas de trop. "
Elle ne rechignerait pas à la tâche ; ce n'était pas son genre. Mais si elle pouvait économiser des trajets, elle n'allait pas s'en priver.

Puis ils sortirent de la cabine, la blonde passant devant, toute à son enthousiasme.
Elle ne remarqua ainsi pas que le Capitaine rendait une partie de la somme qu'elle venait de lui donner à Méric. Apparemment, elle avait trop donné... ou son petit jeu de jupe avait conquis le vieux marin et il s'en voulait de la dépouiller ainsi... Allez savoir !

Les deux marins mandatés pour sortir les malles de la cale terminaient leur office en remontant le troisième coffre, plus petit, puis en le faisant descendre doucement sur le quai à l'aide de poulies et de cordes.

" Je vous remercie encore Capitaine. " déclara la jolie jeune femme en lui serrant la main puis en quittant le bord.

Une fois à côté de ses biens, elle sembla dubitative.
Ses doigts couraient sur le bois clouté et renforcé de cuir du petit coffre. Elle résistait à l'envie furieuse d'ouvrir pour voir ce qu'il y avait à l'intérieur. Mais elle se retenait car elle se savait capable de tout déballer ici et alors d'exposer à l'air humide et aux cochonneries diverses ce que la malle recelait de mystères.

" Bien ! Vous, vous vous chargerez du petit coffre. Attention c'est plus lourd qu'il n'y parait. Vous deux, vous prendrez l'une des malles et nous nous chargerons de la dernière. " commanda-t-elle avec naturel et sourire.

Direction le magasin !

Spoiler:

''Il me fait grand plaisir ma ptite dame!''

Le capitaine sourit encore et fit un clin d'oeil à Méric du genre qui voulait dire ''bon choix'' Le jeune homme rougit légèrement. Par chance la femme était occupée a signé les registres. Quand elle leva ses jupes Méric se détourna au contraire de tous ceux capable de voir aux alentours. Le grand gaillard se racla la gorge et rit.

'' Belle place pour mettre son argent!''

Méric se retourna au moment où elle fourrait sa bourse vide dans son décoletée. Il rit un peu en secouant la tête. Cette fille faisait son effet sur tout l'équipage apparemment. Elle semblait avoir du mal à ne pas sauter sur place mais, elle gardait son calme. Méric sourit à nouveau. Cette fille l'avait fait sourire plus en une heure que durant le dernier mois complet. Depuis la mort d'Ésile. Cela lui faisait du bien en fait.

Souriant légèrement quand elle prit un ton autoritaire, Méric prit la malle que soulevait la jeune femme en échangeant des sourires avec matelots qui les aidaient. Ils descendirent sur les quais et, non sans oublier de remercier le capitaine encore une fois, ils partirent sous la gouverne de mademoiselle Carter en chef!

Fin et suite dans le magasin!