2-3 cartes; 2-3 pièces; 2-3 verres... [PV Musaï Sara]

La taverne... c'était probablement l'endroit où Neyla passait le plus clair de son temps. Au milieu des gens bourrés, de ceux qui cherchaient à se faire de l'argent sur des paris et globalement de tout ce qu'on pouvait trouver dans toute la ville. Gagner sa vie en plumant des types qui ne comprenaient rien à ce qui leur arrivait, c'était marrant au début, mais l'aventure lui manquait... Il fallait bien l'admettre, sa façon d'être un peu désinvolte et son "métier" si on peut appeler ça comme ça, ne lui apportaient pas vraiment la sympathie des gens qu'elle rencontrait. Enfin bon, elle souriait quand même, c'est agréable de gagner après tout. Même si là, il n'y avait pas vraiment la surprise et que tout était calculé et que le risque de la défaite n'était même pas présent pour rendre la victoire plus appréciable. Elle avait passé trois heures à jouer à différents jeux simples et connus et elle commença à ressentir le besoin urgent de faire une pause alors que midi passait. Elle se leva de la table de jeu en prenant le maigre revenu qu'elle avait remporté dans la matinée et alla s’asseoir au comptoir, demandant un verre d'alcool quelconque, un truc un peu corsé pour lui faire oublier le côté morne et plat de ses journées.

Le tavernier lui apporta sa boisson dans un verre tout en hauteur, lui expliquant de quoi il s'agissait mais elle s'en contrefoutait. Elle but presque la moitié du verre d'un coup avant de payer sa consommation puis elle s'affala sur le comptoir, le verre bien serré dans sa main. Elle regarda les gens qui se trouvaient à sa droite, elle avait la flemme de tourner sa tête si bien lovée dans le creux de son bras. Il y avait tout un tas de gens sans intérêt comme d'hab', mais une personne attira plus particulièrement son regard. Une fille un peu à l'écart, l'air presque aussi peu à sa place qu'elle, enfin c'est ce qu'elle pensait, depuis tout ce temps Neyla correspondait peut être parfaitement au lieu qu'elle fréquentait le plus. Enfin bon, elle semblait peut être avoir des choses, de l'argent ou n'importe quoi qui attirait Neyla et lui donnait envie d'aller vers elle. Neyla commanda une seconde boisson, la paya et s'approcha petit à petit de la personne en question, éveillant au minimum les soupçons. Elle arriva finalement derrière la jeune femme et sourit, lui versant le contenu de son second verre directement sur la tête pendant qu'elle finissait de boire le premier. Elle regarda la réaction de la femme et quand elle s'intéressa à elle, elle fit un plus grand sourire encore, disant un simple :
-"Salut"

Sara décida d'aller se restaurer un peu à la taverne. Un endroit sombre, mal fréquenté peut-être, mais la jeune femme aimait l'ambiance. On ne s'intéressait pas tellement à elle, les autres clients buvaient et jouaient, volaient et discutaient. Elle se fondait parfaitement dans les murs de bois sombre.
La marchande qui n'avait rien à vendre se paya un alcool, pas très fort mais revigorant. Elle se détendit un peu, oublia sa sitution précaire pour un moment.
Soudain, un liquide coula sur son crâne, puis descendit en picotant entre ses oreilles, dans sa nuque. Instinctivement, elle jeta un regard vers là d'où venait l'attaque en cherchant de la paume son fourreau, planqué dans les pans de sa robe grise.
- Salut.
C'était une femme : la première chose que Sara remarqua, à travers ses cils dégoulinant de la boisson, fut son énorme poitrine.
La femme avait un air joueur, provoquant.
Elle cherche la bagarre, songea Sara qui luttait contre son instinct de survie : attraper son sabre par le manche qu'elle triturait depuis tout à l'heure, et embrocher cette Demoiselle qui se permettait de l'embêter. Mais Sara ne voulait pas se faire repérer. Elle eut l'idée de réagir avec civilité, prudence. Elle déclara :
- Salut.
Sara toisa la provocatrice, et essuya du revers de sa main l'alcool. Elle était trempée des cheveux jusqu'au col ; elle essuya ses cheveux avec un torchon, les secoua pour les décoller, et remit son chapeau, l'enfonçant sur son crâne humide. Elle fit signe à l'inconnue de s'asseoir.

Neyla souriait donc, satisfaite de son approche. Les gens autour s'étaient vaguement retournés puis avaient pour la plupart décidé d'ignorer la scène, Neyla avait pour coutume de faire du bruit dans la taverne, bien souvent suite à une partie de carte, mais aussi parfois quand elle s'ennuyait, comme à présent. Le plus surprenant dans cette histoire n'était pas l'approche tout à fait ordinaire et parfaitement amicale de Neyla, mais plutôt la réaction de la jeune femme qui était... inexistante à vrai dire. Elle répondit un simple "Salut" et l'invita même à s'asseoir. Neyla se méfiait beaucoup, en général, les plus calmes en apparence étaient les trois-quarts du temps les plus à même de réagir très violemment au moment où on s'y attend le moins. Enfin bon, Neyla finit par s'asseoir comme proposé si gentiment par la demoiselle, elle s’accouda au comptoir, posa son menton sur la paume de sa main ouverte, ses doigts cachant sa bouche et ses yeux rivés dans ceux de son interlocutrice.
-"Tu me dois un verre, on dirait pas comme ça mais ça coûte cher ces trucs là. Bah, je te l'offre de bon cœur celle la, mais c'est la dernière fois." dit-elle d'un ton parfaitement sérieux.

Elle continuait de fixer la jeune femme, se demandant qui elle était. Son attitude face à tout cela éveilla un intérêt nouveau pour cette inconnue, peut être son instinct de joueuse. En tout cas elle ne s'était pas amusée comme ça depuis pas mal de temps et elle n'avait clairement pas envie d'arrêter ici, même si elle ne comptait plus forcement agir comme ça. Restait à voir comment allaient évoluer les choses...

Sara jeta des coups d'oeil, un peu plus nerveux qu'elle l'aurait voulu, aux tables voisins. Ouf, personne ne scrutait son visage. Personne ne reconnaîtrait la voleuse-marchande.
Elle continua de s'éponger les cheveux en grimaçant tandis que la femme parlait. Elle lui offrait la boisson renversée. Encore heureux ! Si elle lui avait demandé de payer, Sara aurait dû la défier ou s'enfuir. La première solution lui aurait bien plu... Elle soutint donc le regard de l'inconnue et garda sa paume contre le manche du sabre.
- Mouais, de toute façon j'aurais pas payé, répondit sèchement la voleuse.
Elle termina son verre – celui qui était plein. La provocatrice la toisait, l'examinait. Sara trouva ça très inconfortable. Elle se tortilla sur sa chaise, mal à l'aise. Elle n'osait plus soutenir le regard perçant de la rousse, qui la déshabillait presque.
Gardant le contact avec son fourreau, elle se leva.
- Bon, j'ai à faire.
Sara ne donna pas plus de précisions, et sans un regard, elle marcha vers la sortie, contournant des tables sombres où trônaient des verres, des cartes et des pièces d'or. Elle résista à l'envie d'en voler ; les hommes ivres à qui elles appartenaient n'aurait pas apprécié, et ils étaient plusieurs, robustes, couturés de cicatrices.
Sara continua de marcher vers la porte. Que ferait l'inconnue ? Elle espérait que celle-ci la laisse tranquille.

Neyla sourit suite à la remarque de Musaï, effectivement ça paraissait évident qu'elle n'allait payer la boisson que Neyla lui avait généreusement offert même si ce n'était pas de la manière la plus courante. Que faire maintenant ? Les entrées fracassantes c'était assez facile à faire mais il fallait ensuite entretenir l'intérêt de la personne d'en face et ça c'était pas trop le truc de Neyla. Elle alla commencer à parler quand l'autre fille annonça qu'elle partait, sans explication. Neyla la regarda se lever et commencer à partir sans bouger dans un premier temps, un peu déçue à vrai dire, se demandant comment rattraper le coup. Elle s'ennuyait et elle repartirait s'ennuyer si elle ne faisait rien. Neyla se leva d'un coup et s'approcha de la fille dont elle ne connaissait même pas le nom. Elle tendit la main et saisit l'arrière du col de la fille pour l'empêcher de s'éloigner plus encore. Cherchant à attirer son attention, elle chercha alors quoi dire maintenant.
-"Je m'appelle Neyla. Permets-moi au moins de t'offrir un autre verre sans te le renverser dessus pour me faire pardonner si je t'ai offensée. En plus c'est pas super poli de partir sans même dire son nom."

Neyla ne savait pas trop à quoi s'attendre comme réaction de la part de l'autre demoiselle qui semblait ne pas vouloir demander son reste. Peut être allait elle sortir le sabre que Neyla avait remarqué au moment où elle s'était levée pour partir. Ou bien allait-elle s'énerver et l'insulter, la frapper ou bien l'ignorer et partir simplement. La dernière solution serait probablement la pire, elle n'apporterait aucun intérêt et Neyla n'allait pas s'amuser à lui courir après indéfiniment juste pour faire connaissance. En tout cas il lui paraissait fort peu probable qu'elle ne réagisse bien au vu des évènements...

Sara n'avait pas fait deux pas qu'une main lui attrapa le col.
''Elle a vraiment le chic pour surprendre les gens par derrière !'' pensa la jeune voleuse en pestant.
Elle soupira en se retournant. La jeune femme aux cheveux roux n'était surement pas dangereuse, juste très seule. Et Musaï connaissait la solitude. Elle regarda son interlocutrice embêtante. Celle-ci se présenta, avec civilité :
- Je m'appelle Neyla.
Sara hocha la tête et Neyla poursuivit immédiatement :
- Permets-moi au moins de t'offrir un autre verre sans te le renverser dessus pour me faire pardonner si je t'ai offensée. En plus c'est pas super poli de partir sans même dire son nom.
- Je suis pas polie, grommela Sara en marchant vers ce qui était désormais leur table.
Elle savait à quel point être seul pouvait être déroutant lorsqu'on n'avait pas l'habitude ; n'était-ce pas ce qu'elle avait vécu les premiers mois de sa ''renaissance'' ? Elle décida donc de pardonner – pour le moment – la bévue de Neyla.
''Cesse de faire le vieil ours mal léché'' lui recomanda sa petite voix, celle de la jeune Musaï, celle qui était toujours gaie et sympathique, celle d'avant. Celle que Sara repoussait au fond d'elle depuis la mort tragi...  ''Tais-toi.'' répliqua – en pensée - la voleuse qui sentait qu'elle allait s'emporter.
S'asseyant, elle regarda Neyla. Elle soupira et obéit à sa voix intérieure :
- Je m'appelle Sara. Je suis marchande et...
Elle s'interrompit, se força à prononcer encore quelques mots :
- Je veux bien un autre verre.
Elle détestait faire des phrases de plus de cinq mots. Comme si elle allait en dire trop. Comme si elle allait laisser passer celle d'avant. Elle regarda Neyla et regretta aussitôt sa décision. Musaï la Jeune avait réussi à passer à travers les barreaux que la Grande avait placés soigneusement. Oui, la Grande Musaï Sara serait partie, ou elle aurait découpé les tripes des l'inconnue (à moins de transformer ses membres en os pour chien).
La solitaire voleuse qui ne voulait pas s'attacher était restée, et se sentait en danger. Elle lâcha un juron à l'inconnue.

- Je suis pas polie

Neyla sourit à ces mots. Plus cela avançait et plus Neyla trouvait la jeune femme intéressante. Bien dégourdie, pas naïve et n'ayant pas froid aux yeux, c'était le genre de qualités que Neyla appréciait chez les gens. Peut être que c'est pour ça qu'elle n'avait pas beaucoup de contacts réguliers avec les gens, son propre caractère n'étant pas vraiment compatible avec celui qui l'amusait tant. En tout cas Neyla avait visiblement réussit à la retenir encore un peu. Après une courte pause, la "malpolie" s'était finalement présentée. Elle avait même commencé à partir plus loin dans les explications mais elle se ravisa assez rapidement pour lui demander un verre. Étrange, mais tant mieux. Ç'aurait été décevant et absolument pas amusant qu'elle se livre si facilement. C'était mieux de jouer au jeu des devinettes en quelque sorte. Plus exactement à la dure négociation sociale qui était bien souvent engendrée par une première rencontre de cet acabit. Je te demande quelque chose, prouve-moi que tu mérites la réponse et toute la réflexion et l'observation qui allait avec.

Neyla était assez douée à ce jeu, et elle partait plus ou moins sur un pied d'égalité avec cette fameuse Sara, marchande et quelque chose d'autre. Bien, le jeu peut commencer, mais reste à voir quel genre de stratégie allait adopter la marchande, après tout ce genre de trucs faisait partie de son métier, restait plus qu'à voir quel niveau elle a en la matière et affiner son jeu. Neyla eut un sourire en coin et commença donc simplement. Elle alla commander de quoi boire et revint s'asseoir, posant une pinte devant Sara et l'autre à sa place.

-Bien, Sara, si je peux t'appeler comme ça. Tout d'abord, merci d'être restée plus longtemps" Dit-elle en appuyant sur le mot *merci* "Je t'ai commandé un truc qu'ils ont l'habitude de servir ici. C'est pas bon, je sais pas ce que c'est mais ça ira très bien, j'en suis sure. 'fin bref, t'es donc marchande. Et tu vends quoi en fait ?"

Elle se mit contre le dossier de sa chaise, le pouce sous le menton et l'index sur les lèvres, regardant Sara dans les yeux, comme pour vérifier qu'aucun geste inconscient ne trahisse quoi que ce soit, un sourire lui barrant toujours les lèvres.

Spoiler:

Pendant que Sara se débattait avec sa conscience (une part d'elle lui hurlait de s'évanouir dans la nature, l'autre de rester et de faire connaissance), la presqu'inconnue alla demander un verre. Puis elle revint s'asseoir, bavardant encore :
- Bien, Sara, si je peux t'appeler comme ça. Tout d'abord, merci d'être restée plus longtemps.
Neyla insista sur les remerciements. Voulait-t-elle la narguer ? La jeune marchande pensa au bruit intéressant de la colonne vertébrale de la rousse en train de craquer. Ou son sang formant un geyser là ou le commun des mortels plaçait un crâne, un visage.
Elle ne put exécuter ses pensées meurtrières, car l'énervante Neyla continua son bla-bla :
- Je t'ai commandé un truc qu'ils ont l'habitude de servir ici. C'est pas bon, je sais pas ce que c'est mais ça ira très bien, j'en suis sure. 'Fin bref, t'es donc marchande. Et tu vends quoi en fait ?
Est-ce que ça allait être un interrogatoire complet ? Sara détestait ça. Elle faillit se lever et brandir son arme avec un sourire sadique mais se retint. Elle haïssait presque encore plus se faire remarquer. Et deux femmes se battant dans une taverne, dont l'une éventrée – à moins que Neyla eut une arme à feu caché dans son décolleté – aurait été un spectacle très regardé par les clients... Musaï se força à rester assise, sereine - en apparence. Malgré cela, ses mains, sous sa jupe de fortune, tremblaient. Elle les amena sur la table, jouant avec le rouage doré de son bracelet.
- Mouais, fit-elle en même temps pour répondre au ''truc'' qu'ils avaient l'habitude de servir ici et au nom que lui donnait la jeune femme.
Sa voix était un peu rauque. Ses mains tremblaient toujours. Sois plus naturelle ou elle te questionnera encore ! se sermona-t-elle. La jeune femme se redressa un peu et mit son menton dans sa main. Son auriculaire pouvait chatouiller sa cicatrice, juste en dessous de l'oeil. Elle respira profondément, parlant d'un air blasé :
- Et je vends des trucs... Des trucs que je trouve. Là, j'ai pas grand chose sur moi en fait, alors je cherche.
Neyla l'aiderait-elle ? Au moins, elle aurait servi à quelque chose aux yeux de Sara – à part l'énerver et la terrifier en même temps.

Bon... Ça risquait de s'annoncer plus ennuyeux encore que prévu. A quoi bon jouer contre quelqu'un qui ne s'intéressait même pas au jeu en lui même. Neyla soupira longuement et commença à tapoter doucement la table avec ses doigts, tandis que sa joue était posée dans le creux de sa main droite, Neyla regardant ailleurs, cherchant une quelconque distraction autre part qu'à cette table mais elle ne trouva rien. Musaï vendait des trucs. Des trucs qu'elle trouvait ? A moins qu'elle ne vende des cailloux et tout un tas de déchets que les gens jetaient au hasard, il semblait évident qu'elle volait sa marchandise pour la revendre plus tard. Neyla s'en moquait complètement, elle n'avait rien de valeur sur elle et elle ne vivait pas non plus dans le droit chemin comme diraient certains. Elle réfléchit un petit moment aux derniers mots de Musaï. Elle eut un léger sourire et reporta son attention sur la jeune voleuse.

-"Tu es plutôt douée dans ton domaine ? J'ai peut être quelque chose à te proposer. Moi mon truc c'est les jeux de distraction. Attirer quelqu'un pour qu'il regarde où je veux pendant que je fais ce que je dois faire de l'autre côté. Il y a deux ou trois personnes qui ont de quoi nous satisfaire toutes les deux. Il suffirait d'allier nos talents respectifs pour pouvoir faire marcher le business. Qu'est ce que tu en dis ?"

Neyla faisait attention à chaque mot qu'elle prononçait. L'objectif était visiblement assez explicite mais en réalité tout ce qu'elle disait ne voulait pas forcement parler de quelque chose d'illégal pour peu qu'on soit extérieur à la discussion d'origine. Neyla avait d'ors et déjà pesé le pour et le contre. Si ça marchait, elle s'en sortirait avec pas mal d'argent. Si Sara se faisait prendre, Neyla pouvait toujours prétendre l'ignorance. Et si la voleuse tentait de partir avec le tout, il suffirait de la dénoncer et de faire une description précise pour que la victime du larcin puisse la retrouver. Ce n'était pas parfait mais Neyla échafauda déjà un plan, une manière de faire et des règles qu'elle devrait respecter pour garantir sa propre sécurité. La seule inconnue restait la personne qui se trouvait actuellement à sa table...

Une serveuse arriva et déposa sur la table la boisson qu'ils servaient habituellement. Sara ne la regarda quasiment pas, trop intéressée par la proposition de sa voisine.
Neyla semblait s'ennuyer. Ca devait être une femme d'action. Un peu comme Sara.
- Tu es plutôt douée dans ton domaine ? J'ai peut être quelque chose à te proposer. Moi mon truc c'est les jeux de distraction. Attirer quelqu'un pour qu'il regarde où je veux pendant que je fais ce que je dois faire de l'autre côté. Il y a deux ou trois personnes qui ont de quoi nous satisfaire toutes les deux. Il suffirait d'allier nos talents respectifs pour pouvoir faire marcher le business. Qu'est ce que tu en dis ?
Mais elle était beaucoup trop bavarde. Sara respira et répondit, question par question, sans trop laisser de sympathie ressortir.
- Douée dans mon domaine ? Ouais, quand j'ai des choses à vendre.
Neyla avait parlé de deux ou trois personnes, qui donc ? Sûrement des vieux pirates, pleins de fric, ivres et prêts à jouer. La taverne devait en être remplie.
Mais Sara ne comprenait pas la reste : ce qu'elle devait faire. Piquer leur bourse pendant que Neyla les roulait ou les tuer ? En tout cas, la voleuse était capable des deux.
Elle se mit donc à réfléchir à leur possible alliance. Ca lui ferait gagner de l'argent, elle s'amuserait. Il ne fallait pas qu'elle s'attache à Neyla. Il ne fallait pas, c'était dangereux pour son esprit vagabond ; ce ne serait pas difficile (de ne pas s'attacher), puisque la voleuse n'aimait pas le tempérament bavard, provoquant et indiscret de Neyla.
Et puis, Sara pourrait aussi la voler elle, ou même la dénoncer aux autorités – ou aux pirates à qui elles avaient dérobé des pièces d'or – et la jeter en prison, gardant le butin.
D'ailleurs, en parlant de butin... Elle se le partageraient équitablement. Sinon, pas de contrat.
- OK, ton offre est pas mal. Mais c'est 50-50. Et pas de trahison, de dénonciation aux flics ou à nos victimes. Si tu leurs dis comme quoi je vole ou tue qui que ce soit, je disparaît. D'ac ?
Pour officialiser leur alliance, Sara tendit le bras par dessus la table.

Bon, elle ne répondait pas à sa question initiale mais peu importait. Ses qualités de voleuse seraient suffisamment vite mises à l'épreuve. Neyla écouta attentivement Sara parler et grimaça légèrement lorsqu'elle entendit les mots "Voler" et "tuer" sortir de sa bouche. Il aurait été préférable d'éviter de parler trop directement, les oreilles traient partout dans un lieu comme celui-ci et les rumeurs se répandaient assez vite. Quant à tuer... ce n'était pas vraiment le genre de choses que Neyla faisait. Elle ne l'avait même jamais fait à vrai dire et elle n'était pas prête de commencer et le fait que la fameuse voleuse en parle si librement la troubla quelque peu. Il y avait trop d'inconnues dans cette affaire pour que cela puisse se passer bien... Enfin c'est ce qu'elle pensait. Si Sara décidait au moindre mouvement brusque de la cible de sortir son arme et de l'abattre, que se passerait-il ? Neyla n'avait pas franchement l'habitude de la vue du sang en si grande abondance. La seule fois qu'elle en avait vu tant c'est quand ses compagnons se sont tous fait descendre. Pas vraiment un super souvenir en perspective.

Enfin, Neyla sourit à la semi-menace de Sara. Disparaître ? Bah, cela ne ferait que renvoyer Neyla dans son train-train quotidien. Quant à la dénoncer... ça dépendrait de la voleuse avant tout. Elle était vraiment bizarre d'ailleurs cette fameuse voleuse. Elle parlait peu mais en disait trop et trop librement. Et il était rare dans ce genre d'associations que l'on parle de la trahison directement comme ça, un peu comme une close du contrat. Enfin bref, cela faisait partie de son caractère sans doute. Pour le partage ben... ça lui allait et ce ne serait pas à elle de faire le partage puisque c'était Sara qui aurait le butin une fois fait. Enfin bon, cela prenait un peu forme. Neyla n'avait rien à perdre, ayant moyen de s'en tirer mais pouvait tout autant ne rien gagner même si cela fonctionnait. De son côté, Sara pour perdre beaucoup mais gagner tout autant. Ou alors elles pouvaient s'en sortir toutes les deux à plus ou moins bon compte.

-"Je vois. Cela me convient tout à fait. Et je n'ai aucune raison de dire quoi que ce soit et n'en aurai aucune n'est-ce pas ? Reste plus qu'à voir les derniers détails pour notre accord commercial." -Elle approcha sa tête de Sara, l'invitant à faire de même, et reprit plus doucement pour qu'elle seule ne l'entende- "On fera ça dans quelques jours. Au moins trois et personne ne doit nous voir ensemble avant. Je serai donc ici dans trois jours avec celui qui nous faut, probablement à jouer ou entrain de le divertir. Une fois fait, tu sors et pars en direction de Lunapara, c'est peu gardé et c'est un endroit où on ne pose pas de questions. Je te suivrai peu de temps après pour te rejoindre à côté du bâtiment. Si tu vois des gardes arriver ou si tu ne me vois pas arriver dans l'heure qui suit, pars et on se retrouve au cimetière en dehors de la ville deux jours plus tard, à midi. Ça te va ?"

Après cela, elle se remit confortablement sur sa chaise et attendit la réponse de la voleuse, espérant qu'elle soit positive ou qu'elle ait un meilleur plan...

Spoiler:

Neyla accepta son offre. Puis, baissant la voix, celle-ci entreprit de lui apprendre les détails de leur futur crime.
Musaï s'avança vers elle ; La rousse lui dit d'abord quand ça se passerait :
- On fera ça dans quelques jours. Au moins trois, et personne ne doit nous voir ensemble avant.
Musaï acquiesca doucement, jetant un ou deux regard sur les ivrognes de la table voisine. Ils abattaient brusquement des cartes sur le bois humide de la table.
Neyla avait l'air assez prudente, malgré son comportement provocateur. Sara la trouva plus sympathique. Elle aimait travailler dans l'ombre et le secret.
- Je serai donc ici dans trois jours avec celui qui nous faut, probablement à jouer ou entrain de le divertir. Une fois fait, poursuivit-elle, tu sors et pars en direction de Lunapara, c'est peu gardé et c'est un endroit où on ne pose pas de questions.
Sara ne connaissait pas trop le quartier de Lunapara ; elle voyait juste où il se trouvait... A peu près. Il fallait qu'elle pense, un de ces prochains jours, à aller faire un tour de reconnaissance. Pas le soir, c'était le moment le plus animé. Pas non plus en pleine journée, il y aurait de la lumière et plein de monde aussi. Le mieux serait le matin, avant le lever du soleil.
Neyla termina :
- Je te suivrai peu de temps après pour te rejoindre à côté du bâtiment. Si tu vois des gardes arriver ou si tu ne me vois pas arriver dans l'heure qui suit, pars et on se retrouve au cimetière en dehors de la ville deux jours plus tard, à midi. Ça te va ?
- Alors, c'est un très bon plan, répondit la voleuse. La seule chose que je me demande, c'est ce qu'on doit faire exactement. Voler seulement ou tuer ? Je peux faire les deux.
Sara sourit, un peu comme un vautour sadique. Elle toucha son chapeau par réflexe et ajouta :
- J'aimerais des détails, si ça ne te dérange pas.

Tuer ou voler ? Neyla fronça légèrement les sourcils à cette question et soupira légèrement. Les chances de voir le plan partir en vrille augmentaient au fur et à mesure que Neyla réfléchissait à ce que disait la fille avec qui elle concluait ce pacte. Enfin non, les chances étaient déjà comme ça mais Neyla ne pouvait tout simplement pas faire une bonne estimation au vu des événements. Tuer ou voler, comment pouvait-on être si libre et parler comme si l'un et l'autre étaient la même chose, comme si tuer une personne juste pour se faire un peu d'argent était une chose banale qu'on pouvait très bien envisager au détour d'une conversation. Tout chez Neyla lui indiquait d'arrêter ici, de se lever et de partir en espérant ne plus croiser la fille qui était en face d'elle parcequ'elle lui apporterait tout un tas de problèmes bien plus difficiles à résoudre que tous ceux qu'elle avait déjà...

Ce n'était pas si simple et Neyla doutait de pouvoir arrêter ça comme ça. Elle avait attiré l'attention de cette fameuse tueuse sur le possible gain et elle n'allait pas lâcher ça de sitôt. Enfin même si c'était facile, Neyla ne voulait pas non plus partir sans essayer, l'appât du gain était trop fort et après tout ce n'était pas la chose la plus risquée qu'elle ait jamais faite. Neyla regarda le plafond un instant, cherchant les mots justes.

-"Pas de violence. Pas de blessures et préférer la fuite en cas de soucis, sinon il sera impossible de retravailler ensemble. Quant aux détails... disons que je n'ai pas grand chose d'autre à dire. Repère les lieux avant et si je n'arrive pas vite au deuxième ben pars, cela voudra dire que je ne pourrai pas venir prendre ce dont j'ai besoin."

Tuer ou voler... Ces mots résonnaient dans la tête de la rousse, comme un avertissement lui indiquant qu'il fallait rester sur ses gardes. Tuer... ou voler...

Après sa demande, Sara trouva sa nouvelle ''alliée'' assez apeurée. L'avait-elle effrayée avec ses histoires de meurtre ? Tout le monde en faisait ! Enfin, les vagabonds de la trempe de Sara... Au pire, je m'en fiche ! Elle arrêtera de m'embêter si elle a trop peur !
Mais la voleuse n'était pas riche, elle avait besoin d'argent. Elle attendit donc patiemment la réponse de Neyla.
Au fond d'elle, Musaï, la petite fille, que Sara commençait à voir comme une sainte nitouche, proposa d'arrêter ses bêtises et de devenir amie avec la pirate. Intérieurement, Sara la Voleuse lui balança un gourdin hérissé d'épines ''en plein dans la tronche''. Elle commençait à douter de sa santé mentale... Neyla, qui réfléchissait, le nez vers le plafond.
Sara posa le coude sur la table, démontrant son absence de peur, se la jouant rebelle-meurtrière. Elle but un verre de ''la chose qu'on servait habituellement ici'', attendant toujours sur la femme en face d'elle.
Sa coéquipière fut claire : elle ne voulait ni meurtre, ni agression physique. Sara pensa qu'elles allaient un peu s'ennuyer, à simplement détrousser quelqu'un sans ''l'embêter'' plus que ça... Elle aimait l'action, le sang, bref c'était une vraie tueuse.
Mais, encore une fois, elle avait besoin de cet argent et répondit donc :
- OK, ça me va. Alors, rendez-vous ici dans trois jours, c'est ça ?
Elle abaissa son chapeau, vérifia machinalement si son sabre était en place, et se prépara à partir. En face, la rousse avait l'air légèrement méfiante, mais le pacte était fait.

-"Trois jours, oui" Répondit-elle, songeuse.

Ainsi le plan était prêt, les deux parties en avait débattu et avaient convenu que c'était ce qu'il y avait à faire, restait plus qu'à le mettre en oeuvre. Neyla attendit que sa nouvelle partenaire parte avant de reprendre ses occupations habituelles. Elle se repassa tout ce qui s'était passé dans la tête et sourit en constatant avec quelle stupidité ce genre de choses pouvait parfois se mettre en place... Et aussi comme quoi l'alcool menait vraiment à tout même si, pour le coup, il n'avait pas vraiment été consommé au premier sens du terme. Elle se demanda ce qu'elle serait entrain de faire si Sara n'avait pas fait demi-tour et avait décider de la snober, ç'aurait été dommage et sans grand intérêt si ce n'est décevant. Enfin bon, elle reprit sa routine en essayant de ne pas se faire remarquer et se débrouilla pour qu'on la voit parler de cette manière avec quelques autres personnes histoire que tout le monde oublie la fille qui s'était prit le contenu d'un verre sur le coin de la tête et surtout qu'on ne fasse pas le rapprochement.

Ensuite, Neyla passa les deux jours suivants à essayer de faciliter la réalisation du plan. Elle chercha où il valait mieux se placer, comment avertir Sara, comment trouver la bonne personnes et quels seraient les critères pour faire le choix. Il y avait une multitude de personnes qui avaient assez d'argent sur eux pour que le travail vaille le coup mais beaucoup étaient trop protégés pour commencer ou trop sur leurs gardes pour se laisser prendre. Qui plus est, il ne valait mieux pas prendre un habitué mais plutôt quelqu'un de passage qui ne serait pas susceptible de la reconnaître ou de connaître trop de gens dans le coin.

Finalement, le jour fatidique, Neyla était prête. Elle avait rencontré la cible la veille et avait déjà parlé un peu avec elle, un vieux marin capitaine d'un navire marchand qui venait d'écouler toute la marchandise qu'il avait à bord. L'homme devait avoir aux alentours des cinquante cinq ans, quelque chose du genre, mais il semblait en avoir au moins dix ou quinze de plus à cause du métier fatiguant et aux nombreuses contrainte qui l'accompagnait probablement. Il s'appelait Stan, probablement un diminutif mais ce n'était pas important. Neyla avait constaté qu'il était très gentil et qu'il était facile de le faire boire. Ils avaient sympathisé et s'étaient donné rendez-vous ici même pour discuter un peu plus. Neyla le repéra lorsqu'il entra et elle le conduit dans un coin tranquille, un peu à l'écart du monde bruyant de la taverne et alla s'asseoir, s'assurant que le vieux Stan soit dos à l'entrée et qu'elle soit en face.

Neyla prit son temps pour discuter tout en repérant la fameuse voleuse pour pouvoir lui faire signe le moment venu. Cela ne dura pas bien longtemps avant que Neyla ne commence à faire boire le vieux marin. Un verre, puis deux, puis la bouteille et puis deux. Ça allait vite, d'autant plus que c'était lui qui offrait la plupart du temps, un geste bien généreux même si cela réduisait d'autant la somme contenue dans son étrange besace en cuir qu'il avait accroché au dossier de sa chaise. Peu importe, il y avait bien assez pour pouvoir se le permettre. Neyla attendit le moment où le vieux serait le à même d'être volé et elle commença à lui poser des questions sur sa vie plus personnelle, lançant le vieux dans de longues histoires. C'est alors qu'elle regarda rapidement la jeune Sara et lui fit un signe discret de la main, espérant qu'elle le remarque et qu'elle passe à l'action... Restait plus qu'à voir ce qui allait se passer.

Le premier jour après le pacte, Musaï Sara se contenta d'acheter des sandwich et quelques boissons avec les sous que lui avait donnés la jeune femme, rencontrée sur les quais, celle que Sara appelait intérieurement ''la folle'' et que son double d'avant, elle, appelait ''amie''.
Le soir, elle attendit le matin pour se rendre à Lunapara. Cet endroit où on ne posait pas de questions, d'après Neyla. Effectivement, on n'y posait pas de questions, constata Sara, voyant la maison close devant elle. C'était une maison presque normale. Presque. Elle fit le tour des maisons dans le coin, sans tomber sur un seul garde ou homme à l'air trop dangereux pour être vaincu facilement. Neyla avait bien choisi.
Le reste de la journée, puis celle d'après, filèrent en un éclair. La voleuse avait hâte ; sa bourse continuait de se vider, bien qu'elle achète le strict minimum et vole parfois les repas des dockers.
Bientôt, il fut donc le temps de se rendre à la taverne ; sombre et remplie, comme à son habitude. Elle ne repéra pas sa partenaire tout de suite, elle fit le tour plusieurs fois, se cachant un peu pour ne pas avoir l'air trop louche ; précaution inutile, car les gens attablés buvaient et jouaient, ne se souciant pas du tout des autres.
Enfin, elle la trouva, et s'assit non loin, sur une table vide. Neyla parlait avec un vieil homme qu'on aurait pu prendre pour son grand-père. Où l'avait-elle trouvé ? Sara sourit en émettant quelques hypothèses, mais au fil des minutes, son rictus se figea. Pourquoi elle le laissait boire autant ? Oui, il fallait qu'il soit bien bourré, pensa t-elle familièrement, pour être sûr de ne pas être repéré, mais c'était toujours lui qui payait ! La bourse se vidait. L'argent lui filait entre les doigts. Sara se fit violence pour ne pas aller couper leurs têtes à tous les deux. Quelle imbécile, cette Neyla ! L'argent !
Soudain celle-ci fit un geste bizarre de la main. Le signal ! C'était forcément ça. Elles n'avaient pas choisi de geste spécial, mais cette main levée, inhabituelle chez la rousse, ne pouvait être que ça : le signal.
Sara se leva, la main droite sur le pommeau de son sabre. On ne savait jamais... Elle passa près de la table du petit vieux qui parlait d'une vieille histoire inintéressante. Elle fit tomber sa propre bourse au sol, et se pencha pour la rattraper. En même temps, une de ses pièces roula ''comme par hasard'' sous la chaise du vieux. Elle prit la bourse à moitié pleine – moitié vide, aurait dit Sara - d'un geste furtif et vida tout dans la sienne. Elle laissa quelques petits ronds dorés sans valeurs dans le fond et se releva. Elle fit le tour de plusieurs tables, baissant son chapeau sur son front, et arriva devant la sortie.

Bon, tout semblait bien se passer pour l'instant et Sara réagit rapidement suite au signe que Neyla lui avait fait. Enfin un peu de distraction au milieu de cette discussion à mourir d'ennui ! Le vieux marin racontait tout un tas d'anecdotes interminables et assommantes sur ses voyages, sur sa jeunesse et tout un tas d'autres sujets tous plus idiots et sans intérêts les uns que les autres. Le pire c'est que la rouquine se retrouvait bloquée là à l'écouter en faisant des sourires niais pendant que l'alcool entrait dans le sang de la personne âgée pour lui brouiller les sens et simplifier le vol. Neyla n'avait même pas la possibilité de regarder vraiment comment s'y prenait sa partenaire pour pas attirer l'attention de sa cible sur la fille qui devait lui vider sa bourse en toute discrétion. La rouquine entendit le bruit caractéristique d'une bourse ou de quelque chose remplit de métal tomber au sol et elle reporta donc son attention sur la prétendue maladroite l'espace d'un instant avant de relancer  l'ivrogne entrain de se faire détrousser pour pas qu'il ne regarde trop ce qui se passait à côté de lui plutôt que ce qu'il avait en face.

Tout se passa relativement bien et Neyla resta encore un moment avec le vieil homme pour bien soigner sa sortie avant de se diriger vers la porte. Elle avait hâte de voir ce qui l'attendait dehors, il n'y avait rien de plus excitant que ce moment où on attendait pour savoir si on avait fait une bonne affaire ou si on s'était fait rouler. Elle quitta la table au moment où le marin commençait à s'endormir sous l'effet de l'alcool qu'il s'était fait servir pendant près de deux heures d'affilées. Elle regretta presque d'avoir demandé à Sara de ne pas le tuer, car -même si cela lui aurait apporté pas mal d'ennuis et de désagréments- cela aurait permit d'écourter son supplice d'une façon plutôt amusante qui plus est. Elle finit donc par rejoindre leur premier lieu de rendez-vous pour voir si son acolyte était effectivement là ou pas.